Sans chair et en os, les créatures des « Bones » déambulent dans les rues en invitant les passants à une danse festive autour de la mort, cette parade est inspirée du Mexique et de ses traditions où la Fête des morts est une expérience vraiment complète pour les habitants et les visiteurs. La mort étant considérée comme faisant partie du cercle de la vie et, par conséquent, elle est célébrée en couleurs et en musiques... Selon les cultures, les rites funéraires diffèrent dans les détails mais correspondent tous à un rite de passage, reste en commun cette conscience de la mort, moteur de cohésion sociale, s’unir pour résister aux calamités (de la peste noire au cancer, et tout récemment le coronavirus).

​La parade des “Bones” est un spectacle qui marque le public tant par l'histoire qu'elle raconte que par l'ambiance qui s’en dégage. Les personnages masqués d’un crâne de squelette, mi animal, mi homme, sont à la fois repoussants et attirants, impressionnants et espiègles.

Il y a les oiseaux (duo sur échasses) qui invitent le public à rentrer dans leur monde fait de joies et de folies. Folies orchestrées par des ambiances musicales sortant d’une calèche funèbre dirigée par un maître de cérémonie, sorte de simiens androgyne. Joies motivées par trois musiciens qui ont l’apparence de tarsiers, en direct, trois maîtres de la percussion, à contrario des mariachis qui jouaient à l'origine pour les mariages, ils sont les “enterachis”. Ils représentent le peuple fou, dans sa décadence et sa festivité. Par leur style musical, ils transforment l’ambiance des marches funèbres en moments festifs, entraînant le public vers une frénésie dansante. Et il y a le manipulateur, un chimpanzé enjoué au chapeau troué qui danse avec son poisson-dragon tout en gardant un œil sur le nouveau-mort...